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La grippe porcine se propage sur tous les continents, de plus en plus de gens sont atteints. Les morts se comptent désormais par centaines, et le pronostic n'est guère encourageant pour la suite. Nous recommandons à tous les...Cerbère éteignit le poste de télévision sur ces nouvelles alarmantes. La crise lui avait fait perdre toutes ses maigres économies placées en bourse et ces tristes nouvelles n'amélioreraient pas son état. Paranoïaque, névrosé, il n'avait pas mis le pied dehors depuis un bon moment, mais son frigo était vide depuis trois jours, et mourir de faim serait vraiment la plus pitoyable des fins possibles.
Prenant son courage à deux mains, il sortit. Équipé d'un masque et de gants, il évitait soigneusement chaque passant qu'il croisait.
Il le voyait bien, les gens étaient malades. Sur chaque visage, il discernait la pâleur de leur peau, l'infection qui les gagnait. Il les entendait tousser, à gauche, à droite. Même les enfants étaient condamnés. Cerbère voyait bien que l'humanité était vouée à sa perte, cette pandémie allait faire disparaître la race humaine.
Soudain, du coin de l'œil, il crût voir quelque chose. Il en était presque certain. Était-il en pleine hallucination ? Il en était sûr, il avait vu un porc. Oui, un porc ! Mais pas un porc habituel, un porc à corps d'humain !
Soudain, tout devint clair dans son esprit : ce porc était la source de tout ! Il devait certainement parcourir les pays afin de répandre la maladie. Oui, c'est bien ça !
Il n'y avait qu'une seule solution. Pour sauver l'humanité, il fallait l'exterminer !
Cerbère suivit donc cet homme-porc dans la ruelle qu'il avait emprunté. Une fois qu'ils furent suffisamment isolés de la rue, Cerbère se jeta sur l'homme-porc et déploya toute sa fureur afin de l'empêcher à jamais de répandre le fléau qui allait annihiler l'espèce humaine !
De son côté, Bruscain ne vit rien venir. Il avait emprunté cette ruelle, car c'était un raccourci vers le théâtre. Il allait enfin pouvoir jouer un rôle à sa mesure, le cochon aîné des "Trois Petits Cochons" ! Ah ce qu'il avait été content !
Pendant que cet homme inconnu le massacrait, Bruscain distingua clairement le visage de son agresseur. Il n'avait pas vraiment l'air en forme, pâle, les yeux injectés de sang. Il se rappelait maintenant qu'il l'avait entendu tousser à plusieurs reprises derrière lui dans la ruelle. Il mourut sur cette dernière remarque, que son agresseur devrait passer chez le médecin. Il devait certainement avoir la grippe...